Au pays de la bourse et des dividendes, quelque chose est grippé, mais personne n'ose en parler clairement et distinctement. La finance affiche des cours toujours plus insolents. Mais les entreprises distribuent des dividendes historiquement bas et la contestation montre chez les petits actionnaires contre "l'asymétrie d'information" qui permet aux fonds d'investissement de manipuler les cours à peu près comme ils l'entendent. Notre recommandation est de se tenir éloigné des marchés financiers, car le risque systémique y est plus fort que jamais.
Depuis plusieurs mois, nous tirons la sonnette d’alarme sur la déconnexion manifeste et indiscutable entre les cours en bourse et l’économie réelle, qui expose tous les épargnants à des lendemains qui déchantent sur leur portefeuille boursier. Nous avançons régulièrement l’idée que les cours sont manipulés par quelques grands fonds qui, le jour “j”, organiseront leur position de repli en toute sécurité en laissant les épargnants mal informés en position difficile dans une situation très délicate.
Les derniers événements viennent de nous donner raison.
Gamestop, l’affaire qui en dit long sur les trucages boursiers
Nous publions par ailleurs un article tout à fait intéressant sur cette histoire (Gamestop) où 2 millions de petits boursicoteurs se sont ligués pour mettre en échec les manipulations de cours organisées par les grands fonds d’investissement. L’anecdote illustre combien les cours de la bourse sont aujourd’hui une loterie à la main des initiés, très éloignée de la “main invisible” du marché en concurrence libre et parfaite.
Dans la pratique, se fait jour un mouvement d’activisme boursier où des petits porteurs contestent la loi des grands fonds. C’est l’affaire Gamestop, qui a débouché sur la valorisation soudaine des cours de l’argent.
On doit aux réseaux sociaux, et notamment à Reddit, la capacité des petits porteurs à s’organiser spontanément pour s’enrichir malgré la loi de fait imposée par les grands investisseurs qui ont cartellisé le marché boursier.
Concernant le cours de l’argent, le résultat figure ci-dessus, dans un graphique tout à fait parlant.
Valorisation des cours et effondrement des dividendes
Ces mouvements interviennent dans un univers paradoxal où certains cours n’ont jamais été aussi élevés alors même que le rendement des titres s’effondre. Pour le seul CAC 40, l’année 2020 s’est révélée une année noire, avec une baisse des dividendes de 40% ! La sentence est raide (loin des fantasmes des actionnaires accapareurs des bien du peuple), et si OXFAM et quelques autres continuent à propager l’idée que le capitalisme confisque les richesses des plus pauvres au profit des plus riches, les évidences sont très différentes.
Une réalité s’impose : le rendement des actions est en chute. Même si les dividendes de 2021 devraient augmenter de 15% par rapport à 2020, il n’en reste pas moins qu’ils seront loin des niveaux atteints les années précédentes.
Et pourtant, les indices boursiers sont orientés à la hausse.
Le CAC 40 est devenu fou
Alors que l’investissement boursier est de moins en moins rentable, puisqu’il rapporte de moins en moins de revenus annuels, les cours continuent à faire l’objet d’une spéculation intense. Voici comment, sur les cinq dernières années, a évolué le CAC 40 :
Le mérite de ce graphique est de replacer les chiffres dans leur juste proportion. Entre la mi-2017 et la mi-2019, comme on le voit, le CAC 40 a stagné bon an mal an entre 5.000 et 5.500 points. Il a fugacement dépassé les 6.000 points au tournant de 2020, pour retomber autour des 4.000 points (nous avions prédit 3.300 points et nous maintenons cette prévision d’ici à fin 2022) pendant plusieurs semaines.
Diverses interventions des fonds, notamment ceux qui sont actionnaires de Gilead et des grands laboratoires pharmaceutiques, ont mené un feu nourri pour ramener (au niveau mondial) les cours vers les 5.500 points (en France). En réalité, le CAC n’a franchi la barre des 5.000 points que cet hiver, et encore de façon très instable.
Dans tous les cas, il existe aujourd’hui une distorsion forte entre la distribution de dividendes, qui est en repli par rapport à 2018 et 2019, et les oscillations boursières, qui semblent ignorer la rentabilité des titres.
Se tenir loin de la bourse
Dans les arbitrages de portefeuilles, nous recommandons de ne pas parier sur la bourse, qui mène depuis plusieurs mois un combat acharné au service des fonds pour ne pas s’effondrer. Rien ne garantit que la farce pourra éternellement durer, et l’affaire Gamestop montre que, désormais, par les salutaires réseaux sociaux, les petits porteurs se sont organisés (ou ont commencé à le faire) pour contenir les trucages des grands fonds hyper-capitalisés.
Le plus sage est de ne pas renforcer ses positions boursières à l’orée des mois à venir.
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Bonjour, je réagis simplement au “Que faut-il en penser?”. Cette expression m’agace au plus haut point! Qui est la personne qui s’arroge le droit de dire aux gens de qu’ils doivent en penser? On retrouve la même tournure d’esprit chez d’autres “journalistes” , éditorialistes qui affirment “ce qu’il faut retenir de…”! La presse , écrite ou pas, a mauvaise presse auprès d’une grande majorité de la population, c’est regrettable mais compréhensible aussi. En effet, souvent les journaux sont pour la plupart manipulateurs, propagandistes de la doxa, de la pensée unique et/ou semblent considérer leurs lecteurs comme des imbéciles auxquels il faut dire ce qu’ils doivent penser, retenir… Alors un peu d’humilité que diantre : vous journalistes, éditorialistes êtes avant tout des humains bourrés comme les autres d’a prioris, de subjectivité et même si vous maîtrisez bien, apparemment, un sujet rien ne vous donne le droit de vous considérer au dessus des autres et vous adresser ainsi aux autres. Alors dire, écrire simplement quelque chose comme “il me semble important de retenir, considérer ceci…” n’enlève rien à votre à vos compétences, connaissances mais vous situe au même niveau, ni au dessus ni en dessous. Vous avez des connaissances ici mais pas ailleurs et la vie c’est le partage des connaissances, des compétences et non essayer d’écraser l’autre mais être avec l’autre. Ceci écrit avec respect et considération.
J’approuve ce texte dont je vais m’inspirer dans mes relations professionnelles quotidiennes. Dans le même esprit je préfère les modestes spécialistes aux “experts”; qui le sont uniquement en “communication”.