Même si le taux de vaccination est encore inférieur à 5% , pour faire face au virus, les autorités kenyanes ont décidé d’appliquer une nouvelle règlementation dont la présentation du passe sanitaire ou certificat de vaccination. Cette mesure devrait entrer en vigueur à compter du 21 décembre prochain. Mais est-ce un moyen pour obliger davantage les Kenyans à se faire vacciner ? Ou un motif à caractère politique ?
Renforcement des mesures sanitaires
Dans un communiqué publié dimanche soir, le ministre de la Santé kényan, Mutahi Kagwe, a annoncé que la présentation d’un pass sanitaire deviendra obligatoire à compter du 21 décembre 2021.
Seuls les Kényans entièrement vaccinés pourront accéder aux divers services publics comme les bureaux des impôts, les hôpitaux . La présentation du certificat de vaccination sera également exigée dans les endroits publics comme les bars, les transports publics (les bus et les vols intérieurs), les restaurants, les parcs nationaux et les réserves naturelles, les entreprises de plus de 50 salariés.
La nouvelle règlementation inclut également la limitation des rassemblements en intérieur à 2/3 de la capacité d’accueil du lieu.
L’ONG Amnesty International a demandé au gouvernement d’arrêter l’application de ces mesures sanitaires qu’elle juge « coercitives ». L’ONG encourage plutôt la sensibilisation de la population kényane dans la lutte contre la désinformation sur le vaccin.
Le ministre de la santé encourage la vaccination massive mais reconnaît l’efficacité de l’immunité naturelle
La campagne de vaccination du pays a été entravée par le manque de sites de vaccination et de campagnes de sensibilisation. Depuis le début de la pandémie, le Kenya a enregistré au total 254.629 cas de contamination et 5.325 décès. Actuellement, le nombre de nouveaux cas d’infection au cours des 14 derniers jours reste encore faible. En effet, le taux de positivité se situe entre 0,8% et 2,6%.
Selon le ministre Kagwe, cette baisse du nombre des nouvelles contaminations est liée à l’immunité naturelle acquise suite à l’exposition à la maladie.
Selon Mutahi Kagwe , moins de 5 % (soit 2,4 millions d’individus) de la population est entièrement vaccinée et les nouvelles mesures visent à remédier à un ralentissement des vaccinations dans certaines régions du pays.
Le gouvernement prévoit de vacciner 30 millions de personnes d’ici la fin 2022. Mais les autorités envisagent de lancer une campagne de vaccination massive de 10 jours à compter du 26 novembre 2021. Le gouvernement espère vacciner 10 millions de personnes d’ici la fin décembre. La population totale du Kenya est d’environ 50 millions d’habitants.
Obligation vaccinale source de controverse
Actuellement, le Kenya a déjà reçu 10,7 millions de doses de vaccin contre le Covid-19. Huit millions de doses supplémentaires sont attendues prochainement. A noter qu’en Afrique, malgré la faible couverture vaccinale, nombreux gouvernements commencent à imposer le passe vaccinal, comme en Côte d’Ivoire, où le ministre de la Santé a exigé à tout son personnel de se faire vacciner sous peine de licenciement.
Comme aux États-Unis et en Guadeloupe, l’approche contraignante des gouvernements pour rehausser le taux de vaccination par l’obligation vaccinale se heurte à de fortes résistances.
Beaucoup refusent l’obligation vaccinale. Pour les réfractaires aux vaccins, accepter le vaccin c’est les obliger à participer à une thérapie expérimentale et des essais cliniques. Pour eux, ce ne sont pas des mesures sanitaires, mais des mesures politiques.
Malgré les nombreuses contestations, les gouvernements serrent la vis, avec des sanctions pour ne citer que le licenciement ou le congé sans solde.
Fascisme planétaire même sans vaccin. La pauvreté ne les sauvera pas, comme le pensait Perronne.