A Mayence, en Allemagne, des enquêteurs de police ont eu recours de manière illégale aux données de l’application « Luca » (l’équivalent allemand de TousAntiCovid) dans une affaire. Et en France, « TousAntiCovid » protège-t-il assez les données personnelles des Françaises et Français ?
Des policiers allemands utilisent illégalement l’application de traçage « Luca »
Chaque jour, nous divulguons des données personnelles, beaucoup plus depuis la pandémie de corona. Partout, vous devez vous enregistrer ou fournir des informations pour des tests rapides. En Allemagne, la police a franchi un nouveau cap et a utilisé illégalement ce flot de données.
L’incident s’est produit à Mayence, où la police enquête sur un décès. Une personne est décédée après une chute dans un bar entrainant ; la police de Mayence a, donc, recherché des témoins de l’incident. Pour l’instant rien d’anormal. Mais les enquêteurs ont non seulement eu recours aux moyens habituels pour trouver des témoins, mais ont également utilisé les données de l’application « Luca » , similaire à la “TousAntiCovid” française.
Un employé responsable du restaurant a confirmé au SWR que des responsables de la police criminelle de Mayence avaient activement demandé des données à l’application Luca après l’incident. Apparemment afin de pouvoir parler aux personnes présentes ce soir-là.
La police de Mayence (Allemagne) s’est attirée les critiques en utilisant dans son enquête l’application de traçage, l’une des plus répandues du genre, qui assiste restaurants et bars dans l’enregistrement des clients pour permettre un traçage en cas de contamination.
En effet, ce procédé est interdit par la loi, même pour résoudre une enquête et questionner des témoins. Cet accès aux données de « Luca » a permis, à la police, de contacter 21 personnes, auxquelles le parquet de Mayence a depuis présenté ses excuses. Le commissariat local à la protection des données a annoncé l’ouverture d’une enquête. “Le cas présent est grave car l’interdiction légale d’utiliser les données de suivi des contacts à des fins policières est clairement et sans équivoque inscrite dans la loi sur les infections”, qui régit la réponse allemande à la pandémie de Covid, a estimé Stefan Brink, commissaire à la protection des données du Bade-Wurtemberg.
D’après l’entreprise, « le service de santé a probablement simulé une infection sous pression ou à la demande de la police et a obtenu le consentement de l’entreprise pour que les données soient mises à disposition. »
Pour l’utilisation d’un an du logiciel jusqu’en mars prochain, l’Etat versera également une somme de 3,7 millions d’euros. Dans une motion parlementaire, les libéraux veulent savoir du gouvernement du Land si et combien d’enquêtes inappropriées ont été menées dans le Bade-Wurtemberg via l’application Luca.
La police allemande imite, donc, les autorités singapouriennes qui avaient reconnu que les données recueillies par l’application de traçage des malades du coronavirus avaient été consultées par la police malgré des assurances fournies sur la confidentialité des données lors du lancement du dispositif, suscitant la colère des défenseurs des droits.
« TousAntiCovid », une application poreuse
Traçage de contact par Bluetooth, traçage de contact dans les lieux, gestion du pass sanitaire… L’application « TousAntiCovid » contient de plus en plus de fonctionnalités, et ce n’est pas forcément une bonne chose.
Un rapport publié par trois chercheurs (Johan D., Nils L. et Gaëtan Leurent) le 19 août 2021, et qui détaille plusieurs types de risques qui pourraient exister dans la manière dont l’application gouvernementale traite les informations dont elle dispose. Cette étude a montré que « TousAntiCovid » récupère des statistiques d’utilisation de l’application, qui peuvent, dans certains cas spécifiques, affaiblir la promesse d’anonymat complet brandie par l’outil.
Le travail des trois Français souligne un décalage préoccupant entre ce que l’application officielle promet (une anonymisation complète et une sécurité à toute épreuve), et la réalité des faits. « C’est quand même assez grave », confie Gaëtan Leurent, « surtout parce qu’il y avait une promesse forte à la base ».
Autrefois limitée au suivi des cas de Covid-19, l’application “TousAntiCovid” est devenue un portefeuille numérique pour le pass sanitaire. Pour que le système fonctionne, elle a donc dû s’enrichir de nouvelles fonctionnalités. En effet, le journal d’évènements détaillé du système et son horodatage précis permet en effet de croiser de nombreuses informations et d’en tirer des conclusions qui vont à l’encontre des promesses de vie privée faites par le gouvernement. Par exemple, des amis qui mangent souvent ensemble au restaurant vont avoir des événements presque synchrones, qui permettent de déduire facilement qu’ils étaient ensemble à cet endroit, rapportait Ouest France.
Malgré ces atteintes inouïes à l’anonymat, aux données personnelles et, in fine, aux libertés fondamentales, la très gouvernementale application « TousAntiCovid » a devancé l’application « TikTok », pourtant très prisée des jeunes générations, en 2021.
Gardez en tête que cette anticipation d’un système généralisé sera de gérer, à terme, votre existence par un “portefeuille” numérique conservé sur un cloud et une application dont l’archivage échappera à l’utilisateur. L’application ou le pass sanitaire ne sont qu’un début, un précédent, une mise en bouche.
Il faut inverser l’enchaînement des causes et des effets. Les conséquences sont à interpréter comme des objectifs et les causes qui les ont permises comme des prétextes.
La plupart des citoyens sont bien incapables d’imaginer pareille ignominie…
“des Françaises et Français ? ” – Ah non ! Pitié, pas ici !!!
« surtout parce qu’il y avait une promesse forte à la base » – Arf ! Comme si les petits Gnafron gouverne-mentaux avaient une parole – cépadieupossibb d’être aussi naïf !
Attendons encore un petit peu, parce que tôt ou tard, le même genre de révélations con-cernant la france aura certainement lieu, et elles risquent fort de ne pas être piquées des hannetons… De là à ce qu’on apprenne que ces données ont été intégrées à au moins l’un des innombrables fichiers de renseignements plus ou moins légaux, il n’y a qu’un (tout petit) pas.