Envoyée hier passer un premier coup de serpillère sur les déjections de Macron et d’Hidalgo, la ministre des sports Amélie Oudéa-Castéra faisait mine de nous expliquer en quoi consiste l’olympisme. En version décodée : oui, les Russes seront bien présents aux JO 2024.

Véritable Monsieur Jourdain de l’olympisme, cette ancienne joueuse de tennis semble découvrir que les JO sont internationaux et que – comme nous l’avions d’ailleurs anticipé – le Comité international olympique (CIO) ne tolèrera pas les discriminations basées sur la nationalité (en l’occurrence : russe) que la Macronie (notamment par la voix d’A. Hidalgo) promet depuis des mois – tout en sachant pertinemment que c’est du pipeau.
Vaselinant l’opinion macroniste en prévision de l’inévitable pénétration du réel, la joueuse du tennis multiplie les menues rétributions symboliques : la parole du chef de l’Etat, nous dit-elle, « est évidemment importante » ; à charge pour les naïfs d’en déduire qu’il pourra peut-être même influencer vaguement le choix des menues brimades (« bannière neutre » et autres débilités) chargées de couvrir cette débandade en rase campagne du point de vue de la com’.
Paris : dès 2023, les olympiades du pipeau
L’impuissance étant devenu le dénominateur commun de la politique française, ce point de vue de la com’ est d’ailleurs le dernier qui permette une compréhension un tant soit peu cohérente de l’actualité.
Par exemple, quand les parlementaires de la gauche, se convertissant au genre du roman épistolaire, adressent une lettre à E. Macron pour le supplier de « renoncer à [son] funeste projet » de réforme des retraites. Il est pourtant clair comme de l’eau de roche que, se rangeant aux bons conseils de maître BHL, ils ne vont rien tenter contre le régime, mais juste laisser les syndicats faire leur habituel travail de fossoyeurs.
Et cette caractéristique morbide s’étend de la politique intérieure aux affaires étrangères : comme – de tous les chefs d’Etat de grands pays européens – Macron est celui qui a, sur la Russie, le discours le plus modéré, il ne me semble pas exclu qu’il finisse par tenter d’administrer un dernier Viagra à sa stature internationale en proposant ses talents d’entremetteur. Grillés à Moscou, ses patrons anglo-saxons pourraient en effet voir dans un tel job un moindre mal – en comparaison de la paix (exclusivement) chinoise dont l’ombre plane actuellement sur le champ de mines ukrainien.