« Il manque 6000 chauffeurs de bus pour la rentrée », titre Elle. Dans les petites annonces, rubrique, « offres d’emploi » ? Non : en République Socialiste Soviétique de France, ce genre de titres relève de l’actualité politique. La preuve : après avoir consciencieusement saboté le marché du travail, le Soviet Suprême parisien met deux ministères (Transports et Travail) sur le coup, pour appliquer leurs bons remèdes socialistes à la plaie ouverte par les bons remèdes précédents.
Dans ce pays dont toute la NUPES déplore si bruyamment l’ignominie capitaliste, c’est, par exemple, le ministère du Travail qui « s’occupe de la question » de la hausse des salaires desdits chauffeurs. Laisser un employeur et un salarié se mettre d’accord sur des conditions d’emploi ? Mais enfin, ce serait comme laisser les gens choisir eux-mêmes leur médecin, éventuellement au mépris de son statut vaccinal ! Ce serait du fascisme !
Ou du moins, du fascisme brun, jauni, démodé, pas sexy. Le nouveau fascisme gris, lui, prend le socialisme plus au sérieux – notamment quand il s’agit de défendre les intérêts des prolétaires Arnault, Bolloré et Drahi, dont les révolutionnaires professionnels des gouvernements Macron Borne n’oublient jamais de solliciter l’avis.
« Les objectifs du plan seront atteints et dépassés »
Remarquons au passage que le parallèle sur lequel repose le titre de cette brève est vaguement trompeur : le titre de l’article de Elle aurait certes pu être un titre de la Pravda soviétique, mais de la Pravda de l’époque de la Glasnost, sous Gorbatchev, quand il est devenu possible de prudemment constater certains échecs du régime.
Or la dynamique n’est hélas pas la même : en URSS, l’apparition de ces critiques annonçait l’effondrement du régime : le pays allait sortir du socialisme. En Macronistan, le temps – d’un point de vue russe – s’écoule à l’envers : nous allons vers le socialisme. Ce qui est réellement étonnant, c’est que les déficits soient encore publiquement constatés, au lieu d’être simplement passés sous silence, comme sous Brejnev.
Après tout, l’avantage d’une jeunesse sportive, comme celle que forgera le SNU rendu obligatoire, c’est de pouvoir assoir un (voire plusieurs !) écoliers sur les genoux d’un autre. Et, tant qu’à rétablir le service militaire, n’oublions pas qu’un conscrit formé sur char Leclerc devrait aussi pouvoir conduire un Pullman jusqu’à l’école primaire Che Guevara de Béthune.
Les déficits sont peut-être sous-estimés! La communication mensongère devenant une habitude…
L’humour voltairien de modeste Schwartz est très agréable, je n’ai pas heureusement trouvé d’école che Guevara à Bethune mais beaucoup de rue et d’allées che Guevara en France, nous ne sommes toujours pas guéris de la folie révolutionnaire.
Rich men north of Richmond, chanson numéro 1 aux USA, 42 millions de vues sur Youtube. Chanson / chanteur qualifiés de complotisses, mais trop tard…
Un jour, un journaliste demanda à M. Gorbatchev de quand datait les problèmes dans l’agriculture soviétique : “mais depuis 1917 !”.
On sait que depuis 1921, le communisme fonctionne extrêmement bien : il crée des pauvres en quantités industrielles (son réél but) sans avoir recours aux catastrophes naturelles. Un ordre opérationnel suffit pour transformer en quelques mois une région prospère en une zone de désolation absolue. .