Quiconque aura, ces jours-ci, le malheur d’allumer un appareil connecté constatera que la machinerie de propagande du régime s’emploie sans relâche à construire un nouveau Young Global Leader présidentiable, en la personne d’Attal, suivant les recettes habituelles : « personnalité préférée », etc.. Mais de quoi Gabriel Attal est-il vraiment le nom ? Simple « clone » de Macron, ou degré de synthèse supérieur du En même temps ?

Pour des raisons que je pense avoir été le premier à exposer, Macron synthétise si parfaitement le régime de la République terminale que l’alternance est devenue impossible. A la fois impopulaire et irremplaçable, le mari de Brigitte est néanmoins, pour comble de malheur, rattrapé par les règles constitutionnelles de la démocratie, cette « funeste connerie ». Le système est donc à la recherche d’un clone. Le trouvera-t-il avant 2027, et/ou avant de s’effondrer ? Rien n’est moins sûr.
Mais cette recherche de clone produit des résultats intéressants. Le sondage Ifop commandé pour justifier l’après-vente de BFMTV nous apprend, par exemple, qu’Attal est en tête dans les opinions tous électorats confondus, alors même que Philippe (le véritable Medvedev de Macron) reste en tête quand on interroge l’électorat macroniste. Conclusion évidente : échouant à faire l’unanimité dans le Macronistan, Attal séduit une partie de « la droite ».
La France contre les Zombies ?
Car, tandis que le En même temps (superpouvoir de Macron) réside dans l’ambiguïté, Attal, lui, sort de ladite ambigüité, pour fournir une incarnation convaincante (quoique pas forcément compétitive devant le suffrage universel) d’un concept que nous devons à Emmanuel Todd (génie sous camouflage progressiste) : le macrono-lepénisme.
Comment ne pas remarquer, en effet, cette jonction de ceux qui semblaient être partis de si loin, entre ce compagnon de Stéphane Séjourné devenu l’arracheur d’abayas d’une laïcité transformée en extension du domaine de la pute et un RN passé de « la France aux Français » à son discours actuel de parti du mariage pour tous ?
On entrevoit là des perspectives de recomposition politique qui pointent probablement vers un au-delà du régime actuel, qui sera dominé par l’opposition entre la France-zombie des « transhumanistes » tournant le dos à la réalité (notamment sexuelle) de l’espèce et une France de ceux qui veulent vivre, incarnée pour l’instant – faute de mieux, en attendant de devenir une France de Sécession – par l’amant de Sophia Chikirou.
Anal ce Attal tout simplement
Les Français, qui se sont peu intéressés au parcours et à la personnalité réelle d’Emmanuel Macron (sauf façon “Gala”), feraient bien de cerner qui est Gabriel Attal de Couriss (qui a revendiqué son origine nobiliaire quand il était lycéen, mais a préféré ensuite la faire oublier, comprenant que “la chose pourrait ne pas l’aider”…).
Un important passage du livre “Crépuscule” de Juan Branco, traite de ce personnage qui illustre parfaitement comment on fabrique, aujourd’hui, les “élites” dans notre pays… Les relations, l’arrogance et l’ambition sont de bien meilleurs atouts que le travail, le mérite et les qualités morales.
Extraits…
« A SciencesPo, Attal s’ennuie tant qu’il manque à plusieurs reprises de redoubler. S’entourant comme à l’Alsacienne d’une cour d’héritières mêlant êtres en perdition et ambitieuses fascinées, […] il doit faire le choix en troisième année d’un stage, ayant été exclu des plus prestigieuses universités. Avec le soutien formalisé, prétendra-t-il, de Frédéric Mitterrand, le voilà qui porte son choix sur la villa Médicis. Ce qui sera sa seule ” expérience professionnelle ” avant son recrutement par Marisol Touraine aux plus prestigieuses fonctions de l’État. » (lorsque cette dernière a été propulsée nouvelle ministre des affaires sociales et de la santé).
Gabriel, qui à ce sujet n’y connaît d’évidence rien, n’a pas encore exercé de fonctions professionnelles, ne dispose d’aucune spécialité universitaire et qui vient d’apprendre qu’il devra redoubler sa dernière année à SciencesPo, se voit proposer d’intégrer le cabinet du plus important ministère du gouvernement, au poste de conseiller à titre plein.
Gabriel Attal, 23 ans, est, par effets de proximités successives, soudain doté d’un salaire qui le propulse parmi les 5% les plus favorisés du pays, doté de deux secrétaires, d’un chef gastronomique, de voitures de fonction, et peut même se permettre de passer un arrangement avec la direction de SciencesPo pour obtenir sa diplomation. L’affaire, théoriquement exceptionnelle, lui permet d’obtenir son master l’année suivante sans avoir redoublé, grâce notamment à une validation d’acquis…»