Selon nos informations, la Chine aurait bloquĂ© les exportations de masques vers l’Occident, en reprĂ©sailles aux dĂ©clarations de Donald Trump et des gouvernements occidentaux. Cette dĂ©cision, encore officieuse, n’a pas fuitĂ© dans la presse et aurait Ă©tĂ© levĂ©e aujourd’hui. Elle a provisoirement retardĂ© les livraisons de masques et autres appareils mĂ©dicaux. Le bras de fer commence.Â
Selon nos informations, les plates-formes logistiques ont Ă©tĂ© bloquĂ©es en Chine entre vendredi et lundi, et les commandes de masques ne pouvaient ĂŞtre expĂ©diĂ©es en Europe et aux États-Unis par une dĂ©cision unilatĂ©rale non publiĂ©e du gouvernement chinois. En reprĂ©sailles aux propos de Donald Trump et des gouvernements europĂ©ens (France et Grande-Bretagne en particulier) sur l’origine du virus, la Chine aurait donc dĂ©cidĂ© de montrer sa puissance en rappelant Ă l’Occident toute sa dĂ©pendance vis-Ă -vis de la production chinoise.Â
La Chine pourrait ruiner les stratégies de déconfinement
Alors que l’Occident entame les rĂ©flexions sur son dĂ©confinement, et prĂ©pare politiquement des plans de retour Ă la normale, le grain de sable chinois pourrait se rĂ©vĂ©ler redoutable pour leur mise en oeuvre. Sans un Ă©quipement massif en masques, les pays d’Europe et les États-Unis ne pourraient en effet dĂ©confiner sans exposer leur population Ă une redoutable seconde vague d’Ă©pidĂ©mie.Â
Nul ne sait comment pourrait se dĂ©rouler une deuxième vague “aiguisĂ©e” par une pĂ©nurie de masques. La Chine le sait, et utilise visiblement de façon maximale les armes dont elle dispose pour faire plier les Occidentaux.Â
Le FMI Ă Paris en 2025 ? par Florent Machabert
L’info de la semaine– Une croissance française et allemande plus faible que prĂ©vu en 2024 pour le FMI– Le Fonds MonĂ©taire International (FMI) a revu Ă la baisse ses prĂ©visions de croissance pour la France et l’Allemagne en 2024, ce qui aura des rĂ©percussions sur l’ensemble de l’Union europĂ©enne. Pour l’Allemagne, le FMI prĂ©voit dĂ©sormais une croissance de seulement 0,2% du fait notamment de la faiblesse de la consommation. Pour la France, la croissance est estimĂ©e Ă 0,7%, marquant une nette diminution par rapport aux prĂ©visions antĂ©rieures, notamment celles de Bercy (voir ci-dessous et Finance & Tic). Des facteurs tels que la concurrence chinoise, les effets de la « transition verte » sur l’industrie mais Ă©galement la hausse des prix de l’Ă©nergie pèsent fortement sur les Ă©conomies de part et d’autre du Rhin. IMF Growth Forecast: 2024🇺🇸 US: 2.7%🇩🇪 Germany: 0.2%🇫🇷 France: 0.7%🇮🇹 Italy: 0.7%🇪🇸 Spain: 1.9%🇬🇧 UK: 0.5%🇯🇵 Japan: 0.9%🇨🇳 China: 4.6%🇮🇳 India: 6.8%🇷🇺 Russia: 3.2%🇧🇷 Brazil: 2.2%🇲🇽 Mexico: 2.4%🇸🇦 KSA: 2.6%🇳🇬 Nigeria: 3.3%🇿🇦 S. Africa: 0.9% pic.twitter.com/KMiXAfkX8MCe contenu est rĂ©servĂ© aux abonnĂ©sPour profiter pleinement de l'ensemble de nos contenus, nous vous proposons de dĂ©couvrir nos offres d'abonnement.Connectez-vous si vous avez achetĂ© un abonnement et/ou ce contenu. S'abonner AccĂ©dez Ă tous nos contenus. Plus de 5 000 articles. S'abonner maintenant Acheter l'article DĂ©verrouillez cet article et obtenez un accès permanent pour le lire. DĂ©verrouiller
Billet d’humeur sur l’abus du terme “identitĂ©” en politique
Jamais on n’a autant utilisĂ© la notion d’identitĂ© en politique, Ă droite comme Ă gauche; et jamais on n’a aussi peu respectĂ© ce qui fonde la pensĂ©e logique: le principe d’identitĂ©. Plus nos politiques parlent d’identitĂ©, plus ils entrent dans le dĂ©ni de rĂ©alitĂ©. Explicitation d’un paradoxe. Le philosophe grec ParmĂ©nide -(Vè siècle av. JĂ©sus-Christ) Notre vie politique, en cette vingt-quatrième annĂ©e du vingt-et-unième siècle, dĂ©gouline de vĹ“ux identitaires. Il y a les identitaires de gauche, qui cultivent une pensĂ©e communautaire, en mĂŞme temps qu’ils vous expliquent que vous pouvez changer “d’identitĂ© de genre” par le seule triomphe de votre petite volontĂ©. Il y a les identitaires de droite, qui essaient d’arrĂŞter le flux de l’histoire Ă un instant T et ont dĂ©cidĂ© d’exclure tout ce qui ne rentre pas dans la “France immuable”. Ces deux courants, en fait, ne s’attaquent pas au mal qui ronge notre dĂ©mocratie: le dĂ©ni de rĂ©alitĂ© quasi-gĂ©nĂ©ralisĂ© de notre classe politique, que l’on peut appeler aussi oubli du “principe d’identitĂ©”. Qu’est-ce que le principe d’identitĂ©? “L’ĂŞtre est, le non-ĂŞtre n’est pas, tu ne sortiras jamais de lĂ ” disait le philosophe grec ParmĂ©nide au Vè siècle avant JĂ©sus-Christ. Et les logiciens grecs nous rappellent sans cesse que, dans le domaine de l’ĂŞtre, si A est A, alors A n’est pas B. Quel rapport avec la politique? Eh bien, rappelez-vous d’abord combien de Gaulle aimait manier le principe d’identitĂ©: une grande partie du succès de ses confĂ©rences de presse auprès des Français venait de ce qu’il y dĂ©signaient les choses telles qu’elles Ă©taient. En rĂ©alitĂ©, cela avait commencĂ© dès le 18 juin 1940, lorsqu’il avait dĂ©signĂ© la rĂ©alitĂ© de la guerre mondiale, au-delĂ de la bataille de France momentanĂ©ment perdue: Cette guerre n’est pas limitĂ©e au territoire de notre malheureux pays. Cette guerre n’est pastranchĂ©e par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tousles retards, toutes les souffrances n’empĂŞchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens pourĂ©craser un jour nos ennemis. FoudroyĂ©s aujourd’hui par la force mĂ©canique, nous pourronsvaincre dans l’avenir par une force mĂ©canique supĂ©rieure. Le destin du monde est lĂ Appel du 18 juin 1940 Aujourd’hui, toute notre classe politique se dit gaulliste et elle est massivement anti-gaullienne par son refus de dĂ©signer le rĂ©el. De ce point de vue, le champion est Macron et son “en mĂŞme temps” Le “en mĂŞme temps” gĂ©nĂ©ralisĂ© Pour Macron, la France peut Ă la fois ĂŞtre endettĂ©e et ĂŞtre une puissance; avoir un dĂ©ficit abyssal et continuer Ă dĂ©penser sans compter; nous pouvons Ă la fois menacer la Russie d’envoyer des troupes sur le sol ukrainien et nous poser en pays mĂ©diateur; Macron soutient IsraĂ«l et il le critique; il veut de bonnes relations avec les communautĂ©s religieuses et mettre en Ĺ“uvre l’euthanasie ou graver l’IVG dans le marbre de la constitution. Macron ne reste au pouvoir que parce que la classe politique, quasiment sans exception, entretient le dĂ©ni de rĂ©alitĂ© dont Macron est le champion. La gauche pense que l’on peut maintenir le niveau de vie des Français et pressurer toujours plus les entreprises. Les Ă©cologistes affirment que l’on peut mettre en Ĺ“uvre la lutte contre le changement climatique et maintenir le niveau de vie des Français. La droite rĂ©publicaine ne soutient plus Ursula von der Leyen mais veut continuer , si elle a des Ă©lus, Ă faire partie du PPE, le groupe dont est issue la prĂ©sidente de la Commission. Le Rassemblement National veut Ă la fois parler au nom des classes populaires et pactiser avec les valeurs de la caste au pouvoir. Revenir au principe d’identitĂ© pour guĂ©rir la vie politique En se rĂ©fugiant dans l’identitĂ© communautaire, de droite ou de gauche, les “identitaires” passent Ă cĂ´tĂ©, eux aussi, du problème de fond. On ne guĂ©rira la vie politique qu’en revenant au principe d’identitĂ© ou, si vous prĂ©fĂ©rez, en sortant du dĂ©ni de rĂ©alitĂ©. Ce dont les Français ont perdu l’habitude, c’est qu’on appelle un chat un chat. Oh! Cela va faire mal, au dĂ©but. Nous vovons au-dessus de nos moyens; tout n’est pas finançable. Si nous choisissons de sortir des “valeurs de la caste”, cela va ĂŞtre difficile d’abord, parce que la France sera soumise Ă toutes sortes de pressions. Mais c’est la condition du redressement. C’est la condition de notre libĂ©ration. La grande matrice des totalitarismes du XXè siècle a Ă©tĂ© la nĂ©gation par la philosophie allemande (Hegel, Marx) du principe d’identitĂ©. On ne dit plus, dans la dialectique hĂ©gĂ©lienne, qui a fait tant de mal au monde que le principe de non-contradiction est le fondement de la vie entre les hommes. Au contraire, on fait de la contradiction le moteur de l’histoire. Et le sentiment oppressant que nous avons, ces dernières annĂ©es, d’une confiscation de nos libertĂ©s vient prĂ©cisĂ©ment de l’exaltation de la contradiction logique comme principe de gouvernement. Avec son “en mĂŞme temps”, Macron est un disciple de Hegel au petit pied mais indĂ©niablement liberticide.
Les visages de Marie (suite): Notre Dame de Nazareth
URBI & ORBI – Nous voici Ă l’avant-dernière Ă©tape de notre exploration pascale des visages de Marie. Il y a quelques jours, nous parlions de Marie, de la paix et de la Russie. Transportons-nous aujourd’hui Ă l’origine de l’Ă©popĂ©e chrĂ©tienne, en Terre Sainte, lĂ oĂą les chrĂ©tiens veillent et prient, envers et contre tout, aux lieux oĂą s’est passĂ© il y a un peu plus de deux mille ans, l’Ă©vĂ©nement le plus dĂ©cisif de l’histoire: l’union de l’homme Ă Dieu dans le sein d’une jeune fille de Nazareth, Marie, fille d’IsraĂ«l, que les papes appellent “Mère de l’Eglise” et dont l’Islam dĂ©fend – ce que beaucoup de chrĂ©tiens ignorent – la maternitĂ© virginale. C’est de Notre Dame de Nazareth que je voudrais parler aujourd’hui, en mettant mes pas dans ceux d’un des plus grands intellectuels chrĂ©tiens du XXè siècle, Louis Massignon, spĂ©cialiste de l’Islam mais aussi observateur angoissĂ©, dès 1948, des haines qu’allait produire la crĂ©ation de l’Etat d’IsraĂ«l, alors que, pendant des siècles, chrĂ©tiens, juifs et musulmans avaient coexistĂ© pacifiquement en Terre Sainte. Il est bon de se tourner vers la Vierge de Nazareth car elle a les clĂ©s de la paix entre chrĂ©tiens, juifs et musulmans. Au dĂ©but de la Guerre de Gaza, je suis tombĂ© sur cette belle mise en parallèle. Une mère de Gaza portant son enfant dans les bras dans une attitude Ă©voquant, jusqu’aux couleurs et Ă la texture des vĂŞtements, une icĂ´ne d’une Vierge Ă l’Enfant. Le fond du tableau n’est pas le mĂŞme: sur l’icĂ´ne nous avons l’or de la lumière divine dans laquelle baignent l’Enfant-Dieu et sa mère. Sur la photo prise il y a moins de six mois, on aperçoit les ruines causĂ©es par la guerre. L’Enfant JĂ©sus est serein; son petit frère palestinien est inquiet. La mère de l’enfant palestinien est musulmane mais l’auteur du diptyque est chrĂ©tien. Il se rappelle que JĂ©sus de Nazareth nous a appris Ă chercher Dieu chez les pauvres, les persĂ©cutĂ©s, les personnes souffrantes. Le scandaleux silence de beaucoup de catholiques de France devant le sort des Palestiniens Il y a quelques semaines, j’avais adressĂ© une lettre ouvertes Ă mes frères catholiques Ă propos des Ă©vĂ©nements de Gaza. Malheureusement, je n’ai pas un mot Ă changer: Je m’adresse Ă mes frères catholiques, dont je comprends de moins en moins le silence. Je pense bien entendu, pour commencer Ă nos Ă©vĂŞques . En actionnant le moteur de recherche du site de la ConfĂ©rence des EvĂŞques de France, je vois bien une lettre de soutien du prĂ©sident de la CEF, Monseigneur de Moulins-Beaufort, adressĂ©e au patriarche de JĂ©rusalem, après l’assassinat de deux chrĂ©tiennes par l’armĂ©e israĂ©lienne dans l’enceinte de la paroisse catholique de Gaza. C’est important mais un peu court. Ici, au Courrier, nous avons, dès les premiers jours de la guerre, attirĂ© l’attention sur les souffrances des chrĂ©tiens de Gaza. Mais nous n’éprouvons pas moins de compassion pour les souffrances des autres habitants de Terre Sainte depuis le 7 octobre. Avant de parler de juifs ou de musulmans, ce sont des ĂŞtres humains que nous voyons. Chez les autoritĂ©s catholiques français, il y a eu un peu d’émotion Ă la nouvelle des victimes juives de la guerre dĂ©clenchĂ©e par la rĂ©sistance palestinienne le 7 octobre. Mais je n’ai rien entendu de significatif concernant le sort de nos autres frères dans la foi d’Abraham, les musulmans de Palestine. Je peux avoir manquĂ© tel texte ou telle prise de position. Mais avouons que cela veut dire qu’il n’y a rien eu de très audible. C’est d’autant plus frappant que la situation humanitaire devient de plus en plus dramatique. (…) Comment expliquer ce silence? A vrai dire, je ne vois que de mauvaises raisons. + L’attaque du 7 octobre? Je laisse de cĂ´tĂ© les rectifications documentĂ©es dans la presse israĂ©lienne elle-mĂŞme, des Ă©vĂ©nements du 7 octobre. En admettant mĂŞme qu’il se soit agi d’une attaque terroriste pour massacrer des civils (il s’agissait en fait d’une attaque d’abord militaire pour dĂ©stabiliser Tsahal et prendre des otages afin de nĂ©gocier la libĂ©ration de prisonniers palestiniens), oĂą a-t-on vu qu’un massacre puisse en lĂ©gitimer un autre? A fortiori quand les pertes deviennent asymĂ©triques au point que nous connaissons aujourd’hui! + Le risque pour le dialogue avec nos “frères aĂ®nĂ©s dans la foi”, pour reprendre la belle formule de saint Jean-Paul II? Mais oĂą a-t-on vu que la vĂ©ritĂ© doive ĂŞtre sacrifiĂ©e sur l’autel du dialogue entre frères? D’abord, le soutien au gouvernement Netanyahu est loin d’être unanime parmi les Juifs du monde. Ensuite, il serait Ă©tonnant que des catholiques fĂ©rus de dialogue avec ceux sont nous partageons une grande partie des Ecritures saintes oublient l’essence mĂŞme du prophĂ©tisme hĂ©breu, la dĂ©fense des faibles, des pauvres et des opprimĂ©s. Dans le Premier Testament, ils sont les protĂ©gĂ©s de Dieu. Pour nous chrĂ©tiens, ils sont mĂŞme l’image par excellence du Christ! + La peur de l’Islam? Mais qui est le fort et qui est le faible, depuis vingt ans, dans le (pseudo-)choc des civilisations depuis vingt ans? Qui n’a cessĂ© de bombarder des^populations musulmanes depuis des dĂ©cennies, sinon les Etats-Unis et leurs alliĂ©s -dont IsraĂ«l? A vrai dire, quand je pense aux souffrances qu’ont subies nos frères musulmans, fils d’Abraham d’une autre manière que nous, mais incontestable (on lira sur ce point le grand Louis Massignon) en Irak, en Syrie, en Afghanistan, en Libye, je suis surpris que la rĂ©action de l’Islam n’ait pas Ă©tĂ© plus violente. La violence des islamistes, indĂ©niable, est pourtant très asymĂ©trique avec celle de cette machine Ă tuer des civils qu’est devenue l’armĂ©e amĂ©ricaine -IsraĂ«l copiant de plus en plus son protecteur. Il n’y a pas d’argument qui tienne pour excuser notre silence, comme catholiques français, face aux souffrances des Gazaouis. Il est temps d’élever la voix Le Courrier des Stratèges, 31 janvier 2004 Louis Massignon et la conquĂŞte de Nazareth par l’Irgoun en 1948 Je citais alors Louis Massignon. Je ne cesse, ces jours-ci, de relire les textes d’un de nos plus grands arabisants, professeur au Collège de France, qui parcourut le Proche et le Moyen-Orient et l’Ă©prouva dans sa chair, des annĂ©es qui prĂ©cĂ©dèrent la Première Guerre mondiale aux lendemains de la Seconde. Massignon avait portĂ©, aux lendemains de la Première Guerre mondiale, un regard favorable sur le mouvement sioniste; et il ne s’est jamais dĂ©parti d’une empathie profonde pour le sort des Juifs persĂ©cutĂ©s, en particulier pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais il Ă©tait trop chrĂ©tien et convaincu de l’importance d’une coexistence fraternelle entre les trois souches, Ă la fois charnelles et spirituelles, issues d’Abraham, pour ne pas pousser un cri d’alarme devant la violence croissante du sionisme, Ă commencer par celle du sionisme rĂ©visionniste, dont il fut l’un des premiers Ă identifier le trouble qu’il apportait en Terre Sainte. Relisons la douleur lucide de Louis Massignon au moment de la conquĂŞte de Nazareth par l’armĂ©e sioniste en 1948: A la suite d’une prĂ©paration d’artillerie de plusieurs jours, bombardement de positions avancĂ©es, la “ville arabe de Nazareth” a Ă©tĂ© occupĂ©e le 17 juillet 1948 par les troupes sionistes, composĂ©es principalement de volontaires de l’Irgoun. Sous un prĂ©texte stratĂ©gique illusoire: pour mieux marchander l’Ă©change de la GalilĂ©e contre le NĂ©gueb avec les pĂ©troliers de l’ONU. Nous sommes Ă une Ă©poque moderne, oĂą on laboure les cimetières et oĂą l’on va fĂ©conder artificiellement les mères. A part quelques nonnes et quelques moines qui, par prĂ©jugĂ© topographique, pour “‘composer le lieu” de leur mĂ©ditation, optent d’aller vivre et mourir en Terre Sainte, sur le terroir natal de la chrĂ©tientĂ©, la prise de Nazareth ne pouvait guère Ă©mouvoir l’opinion dans cet Occident chrĂ©tien (…). ModernisĂ©e, amĂ©ricanisĂ©e, [la chrĂ©tientĂ©] ne croit plus au “mystère des lieux d’Ă©lection” pour son salut. Elle s’en remet, les yeux fermĂ©s, Ă des techniciens internationaux, qui ont Ă©tĂ© choisir la Terre Sainte comme champ d’expĂ©riences pour une industrialisation Ă©touffante (…). Nazareth, en 1936, s’Ă©tait rebellĂ©e, quand, avec la complicitĂ© britannique, des colonies sionistes avaient voulu s’y installer Ă ses portes, elle qui, depuis mille six-cents ans, interdit Ă ceux qui doutent de Marie, d’y habiter (il n’y a Ă Nazareth que des Arabes orthodoxes, catholiques et protestants, avec les Musulmans) Louis Massignon, pp.760-61 L’honneur de la Vierge A quoi fait allusion le grand orientaliste, qui laisse ici parler son cĹ“ur de chrĂ©tien? Relisons d’abord l’Evangile de Matthieu, qui raconte la conception virginale de JĂ©sus et la rĂ©action de Joseph, fiancĂ© de Marie: 18 Or, voici comment fut engendrĂ© JĂ©sus Christ : Marie, sa mère, avait Ă©tĂ© accordĂ©e en mariage Ă Joseph ; avant qu’ils aient habitĂ© ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. 19 Joseph, son Ă©poux, qui Ă©tait un homme juste, et ne voulait pas la dĂ©noncer publiquement, dĂ©cida de la renvoyer en secret. 20 Comme il avait formĂ© ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton Ă©pouse, puisque l’enfant qui est engendrĂ© en elle vient de l’Esprit Saint ; 21 elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de JĂ©sus (c’est-Ă -dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses pĂ©chĂ©s. » 22 Tout cela est arrivĂ© pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcĂ©e par le prophète : 23 Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous » 24 Quand Joseph se rĂ©veilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son Ă©pouse, 25 mais il ne s’unit pas Ă elle, jusqu’à ce qu’elle enfante un fils, auquel il donna le nom de JĂ©sus. Evangile de Matthieu, chapitre 1 Mon maĂ®tre Claude Tresmontant a montrĂ© de façon dĂ©cisive dans son ouvrage rĂ©volutionnaire Le Christ hĂ©breu (1984), que les Ă©vangiles ont Ă©tĂ© rĂ©digĂ©s en hĂ©breu avant d’ĂŞtre traduits en grec; et il les date de quelques annĂ©es – deux ou trois dĂ©cennies au maximum – après la RĂ©surrection. En particulier, l’Ă©vangile de Matthieu (comme celui de Jean) datent pour lui sans aucun doute des annĂ©es 30 de notre ère. Si l’on suit cette datation, le rĂ©cit chrĂ©tien de la conception virginale du Messie comme accomplissement d’une prophĂ©tie d’IsaĂŻe a Ă©tĂ© connu très tĂ´t et il a contribuĂ© essentiellement aux choix faits par les enfants d’IsraĂ«l: certains ont adhĂ©rĂ© au rĂ©cit de l’Incarnation et d’autres l’ont au contraire rejetĂ©. Comme j’y ai dĂ©jĂ fait allusion en parlant de Louis XI Ă Notre-Dame de ClĂ©ry, le catholique est appelĂ© trois fois par jour par les cloches de son Ă©glise paroissiale Ă rĂ©citer la prière de l’AngĂ©lus, ce triple Ave Maria entrecoupĂ©s de versets racontant le dialogue entre Marie et l’Ange Gabriel. Le chrĂ©tien orthodoxe chante, lui, pour l’Annonciation, le grand hymne acathiste Ă la Mère de Dieu, dont chaque stance se termine par ces mots adressĂ©s Ă la Vierge “RĂ©jouis-toi, Ă©pouse inĂ©pousĂ©e!”. En voici un extrait: MĂŞme si nos frères Ă©vangĂ©liques se mĂ©fient d’un culte marial, la plus belle mise en musique de l’Ave Maria est celle du protestant Jean-SĂ©bastien Bach. Ici dans l’interprĂ©tation de Maria Callas: Comme nous le rapportent dĂ©jĂ les Actes des ApĂ´tres, le judaĂŻsme a cristallisĂ© dans le refus de la messianitĂ© de JĂ©sus. Et, bien Ă©videmment, le refus de sa naissance miraculeuse. Dans une version extrĂŞme, il y a ces rĂ©cits portant atteinte Ă l’honneur de la Vierge de Nazareth, auxquels fait allusion Massignon: Celse, nous dit Origène, « prĂ©sente … un Juif en dialogue avec JĂ©sus lui-mĂŞme, prĂ©tendant le convaincre de plusieurs choses, et la première, d’avoir inventĂ©Â (plasmenou) sa naissance d’une vierge. Puis il lui reproche d’être issu d’un bourg de JudĂ©e, et nĂ© d’une femme du pays, pauvre fileuse. Il affirme : Convaincue d’adultère, elle fut chassĂ©e par son mari, charpentier de son Ă©tat. Il dit ensuite que rejetĂ©e par son mari, honteusement vagabonde, elle donna naissance Ă JĂ©sus en secret ; que celui-ci fut obligĂ©, par pauvretĂ©, d’aller louer ses services en Égypte ; il y acquit l’expĂ©rience de certains pouvoirs magiques dont se targuent les Égyptiens ; il s’en revint, tout enorgueilli de ces pouvoirs, et grâce Ă eux, il se proclama Dieu » (I, 28 ; trad. Borret) Daniel Barbu, L’Ă©vangile selon les Juifs; Ă propos de quelques tĂ©moignages anciens, journals.openedition.org Massignon nous rappelle aussi au passage que Mahomet, et l’Islam après lui, dĂ©fend l’honneur de Marie: “Lors les anges dirent: ‘Marie, Dieu te fait l’annonce d’un Verbe de Lui venu. Son nom est le Messie JĂ©sus, fils de Marie, prodigieux dans cette vie et dans l’autre, et du petit nombre des rapprochĂ©s de Dieu. Il parlera aux hommes, du berceau jusqu’Ă l’âge adulte, et sera au nombre des gens pieux.’ ‘Mon Seigneur, dit-elle, comment enfanterais-je sans qu’un homme ne m’ait touchĂ©e? – C’est ainsi, dit-Il’ Dieu crĂ©e ce qu’Il veut. S’Il dĂ©crète une chose, il Lui suffit de dire: ‘Sois!’ et elle est!” Coran, sourate III, 45’47, traduction Jacques Berque VoilĂ pourquoi Louis Massignon souligne que les chrĂ©tiens de Nazareth ont laissĂ©, Ă travers les siècles, les musulmans habiter avec eux auprès de la basilique de l’Annonciation, et non les juifs. Il parle bien entendu d’une Ă©poque oĂą l’intransigeance de la fidĂ©litĂ© religieuse n’empĂŞchait pas, par ailleurs, chrĂ©tiens, juifs et musulmans de coexister pacifiquement en Terre Sainte. “Le coeur simple d’une jeune Juive de 15 ans a conçu le Salut du monde” Continuons Ă lire les lignes si profondes de Massignon, toute Ă son angoisse de voir la jeune armĂ©e sioniste indiffĂ©rente au respect des Lieux Saints: Il y a naturellement, des sentinelles de l’Irgoun, pour veiller, Ă la place des Franciscains, sur la crypte de l’Annonciation. Sur le lieu oĂą le coeur simple d’une jeune Juive de quinze ans a conçu le Salut du monde. (…) Le Sionisme, qui nĂ©glige la sainte liturgie hĂ©braĂŻque, ne comprend pas qu’en prenant Nazareth avec ses mains sanglantes, il imite au fond Antiochus ou PompĂ©e cherchant le Dieu auquel ils ne croyaient pas derrière le voile du Temple. Qu’y trouvera-t-il ? puisqu’il n’y a plus rien, lui avoue la chrĂ©tientĂ© moderne. (…) [Et pourtant] tout chrĂ©tien, pour Ĺ“uvrer le salut commun, doit “rentrer dans le sein de sa Mère”, comme JĂ©sus disait Ă Nicodème, et se faire NazarĂ©en, ‘Nasrani’, comme nous appellent très justement les Musulmans, arabes et non arabes. (…) Je n’essaie pas de pĂ©nĂ©trer les motifs du silence que gardent, devant la prise de Nazareth, les chefs, quels qu’ils soient, de la chrĂ©tientĂ©. Est-il dĂ©cent, pour les fils, de laisser prendre les clĂ©s, les portes de la Maison de leur Mère par des parents Ă Elle, qui l’ont reniĂ©e de son vivant et n’ont pas encore reconnu qu’Elle Ă©tait et est toujours innocente et pure; en cette Palestine oĂą, depuis treize siècles, la prĂ©sence mystĂ©rieuse de l’Islam arabe demande Ă IsraĂ«l de la reconnaĂ®tre avec lui. Survivrons-nous, chrĂ©tiens, en Occident, si nous ne dĂ©fendons pas le droit des Arabes, qui honorent notre Mère, Ă vivre libres en Terre Sainte, et, pour commencer Ă Nazareth Louis Massignon, ibid, pp.761-763 Fille d’Abraham et fugitive Je conçois que certains de mes frères chrĂ©tiens, baignĂ©s dans une conception vague du dialogue “judĂ©o-chrĂ©tien” soient surpris par les lignes qui prĂ©cèdent. Je suis le premier Ă bĂ©nir la remise en valeur des “racines hĂ©braĂŻques” du christianisme qu’ont encouragĂ©e les papes depuis Pie XII. J’ai moi-mĂŞme tant appris auprès de Claude Tresmontant, de Jean Carmignac, de Jacqueline Genot-Bismuth. J’aime me plonger dans la Bible en hĂ©breu et aussi dans une version des Ă©vangiles en langue hĂ©braĂŻque: y a-t-il rien de plus Ă©clairant pour la foi que de lire les paroles de JĂ©sus dans la langue oĂą il enseignait? Pour autant, je suis inquiet, depuis des annĂ©es, de voir que beaucoup de mes frères catholiques se sont laissĂ©s entraĂ®ner dans une confusion entre judaĂŻsme et sionisme. Sans aller jusqu’aux excès de ces chrĂ©tiens sionistes amĂ©ricains qui voient dans l’IsraĂ«l moderne une annonce du retour imminent du Christ, trop de catholiques de France confondent la critique de Netanyahu avec une critique de l’Etat d’IsraĂ«l en tant que tel; et l’antisionisme – que portent Ă©ventuellement des Juifs Ă travers le monde – avec de l’antijudaĂŻsme ou de l’antisĂ©mitisme. On est très loin de l’enseignement très Ă©quilibrĂ© du pape saint Jean-Paul II lors de sa visite en Terre Sainte, en 2000, apportant un message de paix Ă tous les enfants d’Abraham. L’histoire a donnĂ© tort Ă Massignon, d’un cĂ´tĂ©, puisque Nazareth est restĂ©e entre les mains des IsraĂ©liens lors de la crĂ©ation de l’Etat d’IsraĂ«l. Mais cela ne change rien, au contraire, au caractère prophĂ©tique de son texte. Et ceci malgrĂ© le fait que le gouvernement israĂ©lien autorisa, en 1954, la construction d’une basilique monumentale venue remplacer l’Ă©glise que Massignon avait connue. Je vais en IsraĂ«l, rĂ©gulièrement, depuis 1989: et j’ai fait cette expĂ©rience Ă chacun de mes voyages: l’indĂ©niable admiration que l’on Ă©prouve devant les rĂ©alisations des juifs d’IsraĂ«l est toujours tempĂ©rĂ©e par des mauvais traitements que je vois infliger Ă mes frères chrĂ©tiens. Je me souviens comme si c’Ă©tait hier, de ma première visite Ă la basilique de la NativitĂ©, Ă BethlĂ©hem, en juillet 1989: alors que notre groupe de pèlerins arrivait sur l’esplanade devant la basilique, des soldats israĂ©liens emmenaient un jeune Palestinien qu’ils avaient menottĂ© après qu’il eut installĂ© un drapeau palestinien sur le toit de la basilique – un rĂ©sistant pacifique Ă l’occupation de son pays. Je ne suis pas Ă©tonnĂ© d’apprendre ces jours-ci que la prĂ©sence chrĂ©tienne a drastiquement diminuĂ© Ă BethlĂ©em. Mais qui s’en soucie dans la chrĂ©tientĂ© d’Occident – qui, conformĂ©ment Ă la prophĂ©tie de Massignon ne comprend pas pourquoi elle s’Ă©tiole, elle aussi? J’ai vu tant de fois mes frères chrĂ©tiens arabes empĂŞchĂ©s d’accĂ©der Ă la basilique du Saint-SĂ©pulcre par un cordon de soldats alors que les chrĂ©tiens de toutes les autres nationalitĂ©s – dont moi-mĂŞme – pouvaient passer. Je n’ai pas Ă©tĂ© surpris d’apprendre que le petit groupe des chrĂ©tiens de Gaza Ă©tait autant maltraitĂ© que la population musulmane – avant et après le 7 octobre. Et, toujours pour parler comme Louis Massignon: l’histoire nous pardonnera-t-elle, Ă nous chrĂ©tiens d’Occident, cette nouvelle trahison: celle d’avoir laissĂ© l’armĂ©e israĂ©lienne bombarder l’Ă©glise de la Sainte Famille, Ă Gaza, ce Lieu Saint que nous devrions chĂ©rir puisque l’Enfant JĂ©sus y sĂ©journa quelques mois, avec saint Joseph et la Vierge, de retour d’Egypte, sur la route de Nazareth? Notre Dame de Gaza En 1990, le pape Jean-Paul II avait vainement conjurĂ© les nations chrĂ©tiennes d’Occident qui se lançaient dans la guerre d’Irak. Il avait annoncĂ© prophĂ©tiquement que la guerre voulue par les AmĂ©ricains – alors qu’une nĂ©gociation Ă©tait possible – dĂ©boucherait sur l’exode des chrĂ©tiens du Proche-Orient. Avant de mourir, au printemps 2005, le saint pape avait eu la douleur de voir, contre tous les appels Ă la paix qu’il avait lancĂ©s lors de son voyage en Terre Sainte, les AmĂ©ricains dĂ©clencher des dĂ©luges de feu, en Afghanistan puis en Irak. Plus tard il y a eu la Libye et la Syrie, dĂ©sastres dans lesquels nos gouvernants nous ont engagĂ©s. Ce sont les mĂŞmes pulsions de violence qui avaient poussĂ© Ariel Sharon, dès septembre 2000, six mois exactement après la visite de Jean-Paul II en Terre Sainte, Ă se rendre sur l’esplanade des MosquĂ©es et relancer, par cette provocation, la guerre entre Juifs et Arabes. En rĂ©alitĂ©, l’actuelle Guerre de Gaza est le paroxysme d’une crise vieille de vingt-cinq ans, quand les hĂ©ritiers du sionisme rĂ©visionniste, Sharon et Netanyahu en tĂŞte, ont dĂ©cidĂ© de tout faire pour empĂŞcher l’avènement d’un Etat palestinien. Relisons la chronique Ă©mouvante, intitulĂ©e “Notre Dame de Gaza”, qu’Ă©crivait Ramzy Baroud, le 3 mai 2019, deux semaines après l’incendie de Notre-Dame-de Paris: Alors que la flèche de la cathĂ©drale Notre-Dame Ă Paris s’écroulait tragiquement et en direct Ă la tĂ©lĂ©vision, mes pensĂ©es se sont tournĂ©es vers le camp de rĂ©fugiĂ©s de Nuseirat, les lieux de mon enfance dans la bande de Gaza. C’était Ă©galement Ă la tĂ©lĂ©vision que j’avais vu un petit bulldozer fouiller dĂ©sespĂ©rĂ©ment dans les dĂ©combres de la mosquĂ©e de mon quartier. J’ai grandi autour de cette mosquĂ©e. J’y ai passĂ© de nombreuses heures avec mon grand-père, Mohammed, un rĂ©fugiĂ© de la Palestine historique. Avant que grand-père ne devienne un rĂ©fugiĂ©, il Ă©tait un jeune imam installĂ© dans la petite mosquĂ©e de Beit Daras, son village depuis longtemps dĂ©truit. Dès leur arrivĂ©e dans la bande de Gaza, fin 1948, Mohammed et de nombreux membres de sa gĂ©nĂ©ration s’installèrent dans le camp de rĂ©fugiĂ©s. La nouvelle mosquĂ©e avait d’abord Ă©tĂ© construite en pisĂ©, puis rebâtie Ă l’aide de briques puis de bĂ©ton. Il y passa une grande partie de son temps et lorsqu’il mourut, son vieux corps devenu si fragile fut emmenĂ© dans cette mĂŞme mosquĂ©e pour une dernière prière avant d’être inhumĂ© dans le cimetière des martyrs situĂ© juste Ă cĂ´tĂ©. Quand j’étais encore enfant, il me tenait la main lorsque nous marchions ensemble vers la mosquĂ©e aux heures de prière. Lorsqu’il a vieilli et qu’il pouvait Ă peine marcher, c’était moi qui lui tenait la main. Mais Al-Masjid al-Kabir – la Grande MosquĂ©e, rebaptisĂ©e plus tard MosquĂ©e Al-Qassam – a Ă©tĂ© entièrement pulvĂ©risĂ©e par des missiles israĂ©liens lors de la guerre de l’étĂ© 2014 Ă Gaza, qui avait dĂ©butĂ© le 8 juillet. L’armĂ©e israĂ©lienne a pris pour cible des centaines de lieux de culte palestiniens lors des guerres qui avaient prĂ©cĂ©dĂ©, notamment en 2008-2009 et en 2012. Mais la guerre de 2014 a Ă©tĂ© la plus brutale et la plus destructrice Ă ce jour. Des milliers de personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es et d’autres blessĂ©es. Rien n’était Ă l’abri des bombes israĂ©liennes. Selon les registres de l’Organisation de libĂ©ration de la Palestine, 63 mosquĂ©es ont Ă©tĂ© dĂ©truites et 150 endommagĂ©es au cours de cette seule guerre, souvent avec les personnes qui avaient voulu y trouver un refuge. (…) Alors que l’incendie consumait la charpente en chĂŞne et une grande partie de la structure, les Français et de nombreux pays du monde entier ont Ă©tĂ© sous le choc. C’est comme si les souvenirs, les prières et les espoirs d’une nation enracinĂ©e dans l’histoire resurgissaient, s’élevant d’un seul coup avec les colonnes de fumĂ©e et de feu. Mais les mĂ©dias mĂŞmes qui ont couvert l’actualitĂ© de l’incendie de Notre-Dame semblaient oublier que tout ce que nous considĂ©rions comme sacrĂ© en Palestine Ă©tait effacĂ©, car, jour après jour, l’appareil de guerre israĂ©lien continuait Ă pulvĂ©riser, dĂ©truire et profaner. C’est comme si nos religions ne mĂ©ritaient aucun respect, mĂŞme si le christianisme est nĂ© en Palestine. C’est lĂ que JĂ©sus a parcouru les collines et les vallĂ©es de notre patrie historique pour enseigner aux gens la paix, l’amour et la justice. La Palestine est Ă©galement au centre de l’islam. Haram al-Sharif, oĂą la mosquĂ©e Al-Aqsa et le DĂ´me du Rocher se trouvent, est le troisième site le plus saint pour les musulmans du monde entier. Les sites religieux chrĂ©tiens et musulmans sont assiĂ©gĂ©s, souvent envahis et fermĂ©s par ordres militaires. De plus, les fascistes juifs messianiques protĂ©gĂ©s par l’armĂ©e israĂ©lienne veulent dĂ©molir Al-Aqsa, et le gouvernement israĂ©lien creuse sous ses fondations depuis de nombreuses annĂ©es. Bien que rien de tout cela ne soit fait en secret, l’indignation internationale reste en sourdine. Beaucoup trouvent les actions d’IsraĂ«l justifiĂ©es. Certains ont avalĂ© sans broncher l’explication ridicule offerte par l’armĂ©e israĂ©lienne selon laquelle le bombardement de mosquĂ©es est une mesure de sĂ©curitĂ© nĂ©cessaire. D’autres sont motivĂ©s par de sombres prophĂ©ties messianiques. La Palestine, cependant, n’est qu’un microcosme de toute la rĂ©gion. Beaucoup d’entre nous sont au courant des terribles destructions perpĂ©trĂ©es par des groupes militants marginaux contre le patrimoine culturel mondial en Syrie, en Irak et en Afghanistan. Les plus mĂ©morables parmi celles-ci sont la destruction de Palmyre en Syrie, des bouddhas de Bamyan en Afghanistan et de la Grande MosquĂ©e Al-Nuri Ă Mossoul. Rien, cependant, ne peut ĂŞtre comparĂ© Ă ce que l’armĂ©e d’invasion amĂ©ricaine a fait Ă l’Irak. Les envahisseurs ont non seulement profanĂ© un pays souverain et brutalisĂ© son peuple, mais ils ont Ă©galement dĂ©vastĂ© sa culture, laquelle remonte au dĂ©but de la civilisation humaine. Les retombĂ©es immĂ©diates de l’invasion ont entraĂ®nĂ© le pillage de plus de 15 000 antiquitĂ©s irakiennes, dont la Dame de Warka Ă©galement connue sous le nom de Mona Lisa de MĂ©sopotamie, un objet d’art sumĂ©rien dont l’histoire remonte Ă 3100 avant JC. J’ai eu le privilège de voir nombre de ces merveilles lors d’une visite au musĂ©e national irakien quelques annĂ©es Ă peine avant que les soldats amĂ©ricains ne le pillent. Ă€ l’époque, les conservateurs irakiens avaient cachĂ© toutes leurs pièces prĂ©cieuses dans un sous-sol fortifiĂ© en prĂ©vision d’une campagne de bombardements amĂ©ricains. Mais rien ne pouvait prĂ©parer le musĂ©e Ă la sauvagerie dĂ©clenchĂ©e par l’invasion terrestre. Depuis lors, la culture irakienne a surtout Ă©tĂ© rĂ©duite au marchĂ© noir des envahisseurs très occidentaux qui ont ravagĂ© ce pays. Le travail courageux des combattants de la culture irakienne et de leurs collègues Ă travers le monde a permis de restaurer une partie de cette dignitĂ© volĂ©e, mais il faudra de nombreuses annĂ©es Ă ce berceau de la civilisation humaine pour rĂ©tablir son honneur vaincu. Chaque mosquĂ©e, chaque Ă©glise, chaque cimetière, chaque Ĺ“uvre d’art et chaque production artistique sont significatifs, car ils sont chargĂ©s de sens, le sens que leur ont donnĂ© ceux qui les ont construits ou y ont cherchĂ© une Ă©vasion, un moment de rĂ©confort, d’espoir, de foi et de paix. Le 2 aoĂ»t 2014, l’armĂ©e israĂ©lienne a bombardĂ© la mosquĂ©e historique Al-Omari au nord de Gaza. L’ancienne mosquĂ©e remonte au 7ème siècle et est depuis devenue un symbole de rĂ©silience et de foi pour le peuple de Gaza. Lorsque Notre-Dame a brĂ»lĂ©, j’ai aussi pensĂ© Ă Al-Omari. Alors que l’incendie de la cathĂ©drale française Ă©tait probablement accidentel, des lieux de culte palestiniens aujourd’hui dĂ©truits ont Ă©tĂ© dĂ©libĂ©rĂ©ment pris pour cibles. Les coupables israĂ©liens doivent encore rendre des comptes. J’ai aussi pensĂ© Ă mon grand-père, Mohammed, le doux imam Ă la belle et petite barbe blanche. Sa mosquĂ©e a Ă©tĂ© sa seule Ă©vasion dans une existence très difficile d’un exil qui ne s’est terminĂ©e que par sa mort. chroniquepalestine.com, 3 mai 2019 Oui, comme nous le disions lors de la première de nos chroniques du temps de Pâques, l’incendie de Notre-Dame-de-Paris avait bien une signification universelle. Mais Ramzy Baroud, notre frère en Abraham, nous oblige Ă voir beaucoup plus loin. L’incendie de Paris fut, jusqu’Ă preuve du contraire, accidentel; mais il nous disait quelque chose de spirituellement essentiel. “Celui qui prend l’Ă©pĂ©e pĂ©rira par l’Ă©pĂ©e” (Matthieu XXVI, 52) dĂ©clare le Christ Ă Pierre qui vient de trancher l’oreille d’un soldat venu arrĂŞter JĂ©sus. Ce que nous dit l’incendie de Notre-Dame-de-Paris, c’est que celui qui dĂ©clenche le feu, comme nous autres Occidentaux l’avons fait et le faisons encore depuis trente ans au Proche-Orient, pĂ©rira par le feu. L’incendie de Notre-Dame fut un avertissement. Parce que nous sommes encore, que nous le voulions ou non, de vieilles nations chrĂ©tiennes, le Christ en croix et Sa Mère pleine de Compassion, auprès de la Croix, sont encore au milieu de nous, prenant sur eux nos crimes, pour notre conversion. La Vierge de Nazareth nous disait: en Palestine, en Irak, en Afghanistan, c’est Ă mon Fils que vous vous en preniez en justifiant vos guerres par des mensonges, en massacrant des millions d’innocents. Et au pied de la Croix de mon Fils, je me consume de chagrin. Sous nos yeux a brĂ»lĂ© une partie de la symphonie architecturale bâtie par nos ancĂŞtres en l’honneur – au sens plein du terme – de la Vierge de Nazareth qui fut la Mère du Messie. Le dĂ©sastre a Ă©tĂ© Ă©vitĂ© par le Saint-Sacrement brandi et le savoir-faire des pompiers de Paris. Nos gouvernants ont paradĂ© devant l’Ă©difice en feu; nos grandes fortunes ont tenu Ă ce que l’on sache qu’elles contribuaient Ă la rĂ©novation du bâtiment. Tout cela ne les a pas empĂŞchĂ©s de replonger dans leurs erreurs passĂ©es, en soutenant une nouvelle guerre au Proche-Orient, Ă vrai dire une guerre comme Gaza n’en avait pas encore connu. “Ils sont tombĂ©s dans la fosse qu’ils creusaient” (Psaume 9) On dit que la patience d’une mère est infinie, a fortiori celle de Notre Dame. Mais la Bible nous avertit aussi: 14 PitiĂ© pour moi, Seigneur, vois le mal que m’ont fait mes adversaires, * toi qui m’arraches aux portes de la mort ; 15 et je dirai tes innombrables louanges aux portes de Sion, * je danserai de joie pour ta victoire. 16 Ils sont tombĂ©s, les paĂŻens, dans la fosse qu’ils creusaient ; aux filets qu’ils ont tendus, leurs pieds se sont pris. 17 Le Seigneur s’est fait connaĂ®tre : il a rendu le jugement, il prend les mĂ©chants Ă leur piège. 18 Que les mĂ©chants retournent chez les morts, toutes les nations qui oublient le vrai Dieu ! 19 Mais le pauvre n’est pas oubliĂ© pour toujours : jamais ne pĂ©rit l’espoir des malheureux. 20 Lève-toi, Seigneur : qu’un mortel ne soit pas le plus fort, que les nations soient jugĂ©es devant ta face ! 21 Frappe-les d’Ă©pouvante, Seigneur : que les nations se reconnaissent mortelles ! Psaume IX, Bible AELF
En direct de Lampedusa : mais où sont passés les migrants ?
Le Courrier des Stratèges est en reportage Ă Lampedusa, pour examiner de près l’image dĂ©sormais mythique de cette Ă®le battue par les vents… et submergĂ©e par les migrants. Si la prĂ©occupation migratoire est bien partout sur ce bout du monde, les migrants sont en revanche… invisibles ! et l’Ă®le n’est certainement pas submergĂ©e en personne par des arrivĂ©es de survivants. Pour le coup, une certaine propagande joue habilement des peurs et des fantasmes. Le narratif a très bien fonctionnĂ© dans l’esprit collectif… Demandez Ă n’importe quel Français Ă quoi Lampedusa lui fait penser. Très peu vous parleront du pourtant cĂ©lèbre roman le GuĂ©pard. Beaucoup vous diront que cette Ă®le de 5.000 habitants et de 20 km² au large de la Tunisie est devenue le principal point de passage des migrants africains vers l’Europe. Et, dans la croyance gĂ©nĂ©rale, ce lieu ressemblerait Ă une fuite dans un tuyau : une source d’Ă©coulement permanent, un flux ininterrompu. La rĂ©alitĂ© est bien diffĂ©rente quand on arrive sur place : pas un migrant n’est visible sur ce petit bout de Sicile oĂą la vie s’Ă©coule Ă l’italienne, avec ses petites rues chargĂ©es de voitures et ses restaurants qui s’animent le soir venu. Et pas une embarcation de fortune n’est visible dans le port, oĂą les bateaux des garde-cĂ´tes sont sagement alignĂ©s. Pourtant, quand on embarque Ă Palerme dans l’ATR 72 qui relie Lampedusa, on sent bien une atmosphère particulière. Une escouade de policiers mobiles occupe une partie du petit avion, avec des employĂ©s de la Croix-Rouge, des fonctionnaires munis de badges… Un tiers, la moitiĂ© de l’avion peut-ĂŞtre, transporte ces personnels dĂ©pĂŞchĂ©s en mission, et les touristes ou les insulaires sont plus rares. Dans Lampedusa, on croise un nombre anormalement Ă©levĂ© de fourgons de police munis de grilles de protection. Il doit bien se passer quelque chose ici. Mais… les rues sont vides et tranquilles. Jusqu’Ă vingt heures, les gens travaillent. Les magasins ouvrent tard. Les terrasses sont encore peu frĂ©quentĂ©es. Et nulle part on ne voit les migrants. Le port semble somnoler. La vie est calme. Rien ne se passe. Le voyageur scrute l’horizon en attendant ces barques chargĂ©es de hères dĂ©penaillĂ©s qui viennent se jeter sur le sol europĂ©en pour fuir leur pays après une arrivĂ©e pĂ©rilleuse. Mais la mer est vide, et ici personne ne semble sur le qui-vive. Les habitants vous le disent simplement : rares sont les migrants qui arrivent “seuls”, c’est-Ă -dire Ă bord de leur embarcation. Les trafiquants Ă qui ils paient le passage ne leur laissent pas assez de carburant pour faire une traversĂ©e complète. Donc, oublions ce mythe terrifiĂ© d’une submersion migratoire qui dĂ©ferlerait sur les plages de l’Ă®le (au demeurant peu nombreuses). Les choses se passent autrement. LĂ aussi, les habitants vous l’expliquent. Les migrants arrivent grâce Ă des missions de “rĂ©cupĂ©ration” menĂ©es par les garde-cĂ´tes. Ceux-ci sont rapidement prĂ©venus lorsque des bateaux passent. D’ordinaire, les traversĂ©es se font lorsqu’il fait beau. Lorsque la mer est agitĂ©e ou impraticable, les embarcations ne partent pas. Le phĂ©nomène migratoire semble donc relativement organisĂ©. Les passeurs prĂ©viennent les garde-cĂ´tes qui partent Ă la recherche des migrants. Ils les ramènent ensuite au port, oĂą des formalitĂ©s d’accueil, comme une identification photographique, est rĂ©alisĂ©e. Il est donc Ă©vident qu’il existe une Ă©conomie spontanĂ©ment organisĂ©e de la migration : depuis le dĂ©part au pays jusqu’Ă l’arrivĂ©e en Europe, des intermĂ©diaires sont Ă la manoeuvre pour gagner de l’argent, dans une relative confiance avec les autoritĂ©s locales. Le jour oĂą j’Ă©tais Ă Lampedusa, la presse italienne s’est fait l’Ă©cho de six arrestations de migrants qui n’avaient pas respectĂ© leur arrĂŞtĂ© d’expulsion. Ils ont Ă©tĂ© reconnus grâce Ă l’identification faciale… Personnellement, je n’ai pas Ă©tĂ© tĂ©moin de cette semaine, et on peut se demander dans quelle mesure ces informations ne sont pas diffusĂ©es Ă destination des complices des passeurs installĂ©s en Sicile. Rien dans la petite ville de Lampedusa ne laissait en tout cas transparaĂ®tre la moindre agitation Ă ce sujet. Et tout laisse Ă penser qu’en Italie mĂŞme, des rĂ©seaux s’agitent pour faire venir les migrants. Et c’est un peu le point essentiel qu’il faut retirer d’un passage Ă Lampedusa. Oui, il y a un phĂ©nomène migratoire. Comme le disent les habitants, c’est un flot continu, c’est-Ă -dire que chaque jour oĂą la mer est praticable, des migrants arrivent. Non, ce n’est pas le chaos migratoire Ă Lampedusa. Des centaines de migrants ne dĂ©barquent pas chaque jour. L’Ă®le n’est pas submergĂ©e par le phĂ©nomène. Les autoritĂ©s italiennes tiennent la situation en main. Les rues sont calmes et sĂ»res. Les touristes viennent. L’atmosphère est paisible. Non, Lampedusa n’est pas en proie Ă l’anarchie. Les EuropĂ©ens ne s’y font ni agresser, ni insulter, ni voler, ni poignarder. Des bandes errantes ne mettent pas le village Ă feu et Ă sang. Les habitants ne vivent pas dans la peur. Ils sortent normalement, font la fĂŞte, se montrent aux terrasses et sur la via Roma. Je reviendrai ce week-end dans le Courrier sur cette peur agitĂ©e dans les masses, qui ne correspond nullement Ă la rĂ©alitĂ©.
Quand les royalistes ont refusĂ© de rĂ©tablir la monarchie en France…
Une lĂ©gende tenace dans certains milieux veut que la RĂ©publique ait menĂ© un combat de tous les instants (aidĂ©e par la franc-maçonnerie et la finance cosmopolite, bien entendu) contre la monarchie et l’Ancien RĂ©gime, soudain victimisĂ©s. Mais ce “narratif” fait l’impasse le refus des Bourbons et des lĂ©gitimistes de saisir la perche qui leur Ă©tait tendue, en 1873, de rĂ©tablir la Couronne… “contraignant” ainsi la France Ă devenir une RĂ©publique. Yves-Marie Adeline, dans sa chronique hebdomadaire de la royautĂ©, nous en rappelle les grandes lignes. Cet Ă©pisode d’Yves-Marie Adeline est important dans la mesure oĂą il rappelle pour quoi la monarchie ne fut pas rĂ©tablie en France au sortir du Second Empire, au tournant des annĂ©es cruciales 1870-1873 :
IsraĂ«l riposte contre l’Iran Ă l’insu de son plein grĂ©
A l’aube du vendredi 19 avril, diffĂ©rentes informations ont circulĂ© sur une riposte israĂ©lienne en Iran et sur un bâtiment oĂą se seraient trouvĂ©s des militaires iraniens. Elles ont d’abord inquiĂ©tĂ© les marchĂ©s, car on parlait de frappes Ă proximitĂ© de sites nuclĂ©aires. Ensuite, la situation s’est stabilisĂ©e car les informations reçues font penser Ă une attaque très limitĂ©e. Nous faisons le point en milieu de matinĂ©e ce vendredi matin. Video shows the moment Iran's air defense shot down several mini quadcopters near Isfahan. pic.twitter.com/93dwwtAzPzCe contenu est rĂ©servĂ© aux abonnĂ©sPour profiter pleinement de l'ensemble de nos contenus, nous vous proposons de dĂ©couvrir nos offres d'abonnement.Connectez-vous si vous avez achetĂ© un abonnement et/ou ce contenu. S'abonner AccĂ©dez Ă tous nos contenus. Plus de 5 000 articles. S'abonner maintenant Acheter l'article DĂ©verrouillez cet article et obtenez un accès permanent pour le lire. DĂ©verrouiller
Donald Trump frappe fort contre la Chine
Il faut dire que le ton est montĂ© entre Occidentaux et Chinois sur la question de l’origine du virus. Selon Donald Trump, il n’est pas exclu que la Chine l’ait dĂ©libĂ©rĂ©ment laissĂ© circuler depuis le laboratoire P4 de Wuhan. La France et la Grande-Bretagne se sont Ă©galement inquiĂ©tĂ© d’une Ă©ventuelle intervention humaine dans la pandĂ©mie.
Ce ping-pong entre puissances a conduit Ă une convocation en bonne et due forme de l’ambassadeur chinois en France. Selon Le Drian, cette entrevue crispĂ©e s’est heureusement terminĂ©e. Il semblerait que ce soit le cas, puisque le blocage chinois a Ă©tĂ© levĂ© dans la foulĂ©e de cette entrevue. Â