Grenouille chinoise ou boeuf asiatique ? Un mythe tenace en Occident veut que la Chine soit la première puissance économique du monde parce qu'elle en est l'atelier de fabrication et de confection. Mais sommes-nous si sûrs de l'impunité chinoise ? Dépendante de la croissance mondiale plus que jamais, la Chine donne le spectacle d'importants craquements, que nous avons commencé à évoquer. Attention aux conséquences en chaîne pour l'économie mondiale qui pourraient s'en suivre.

La grenouille chinoise risque de beaucoup vous surprendre lorsqu’elle explosera. Alors que, depuis une trentaine d’années, une propagande patiemment construite a façonné l’image d’une Chine première puissance industrielle, et bientôt première puissance militaire inexpugnable, l’extrême dépendance de l’empire du Milieu à la croissance mondiale et les déséquilibres du modèle communiste mènent le pays à une catastrophe imminente dont une guerre avec Taïwan et les Etats-Unis sera peut-être le seul échappatoire.
La grenouille chinoise s’est faite plus grosse que le boeuf capitaliste
Nous avons évoqué, dimanche, l’impossible équation entre les normes environnementales imposées par les accords internationaux et les besoins colossaux en charbon des usines chinoises pour produire les biens de consommation qui abreuvent le monde. Cette tension entre les normes et la réalité oblige de fait à un scénario de décroissance non choisie, et même improvisée, qui risque de tendre les relations sociales dans tous les pays industrialisés. Partout, des pénuries apparaissent et devraient prospérer, due à l’incapacité de la Chine à fournir les marchés du fait du rationnement écologique du charbon.
Et l’on comprend que, pour rivaliser avec l’Occident et tout particulièrement avec les Etats-Unis, la Chine s’est appuyée sur un modèle de développement que la vague écologique condamne à la disparition.
La bulle financière est en train d’éclater
Ne plus pouvoir produire les biens que l’on vend à ses clients constitue une vraie aporie industrielle porteuse d’angoisses pour le monde entier. Non seulement les marchés risquent de manquer de produits à vendre (alors que la consommation explose, ce qui annonce une hyper-inflation), mais la Chine risque de connaître un problème de liquidités…
Reuters ne nous disait pas autre chose ce soir en expliquant que les actions chinoises avaient seulement attiré 1,4 milliard$ contre 7 milliards mensuels d’ordinaire. Autrement dit, les liquidités commencent à se méfier du marché chinois, notamment à cause de l’affaire Evergrande, que nous avons déjà évoquée.
Il faut faire très attention au phénomène qui ne touche pas encore les autres pays émergents (ce que Reuters prend soin de souligner comme un signal rassurant, ou, en tout cas, tempérant). Les crises mondiales surviennent souvent avec, comme signe avant-coureur, la répulsion des investisseurs pour le risque dans ces pays.
Notre pronostic est que nous n’en sommes qu’au début d’une crise profonde, systémique, qui va se transformer en catastrophe dans les mois, voire les semaines qui viennent.
Quand la grenouille immobilière éclate en Chine
Evergrande est le deuxième promoteur immobilier chinois, accablé de plusieurs centaines de milliards de dettes. L’entreprise est pratiquement en situation de cessation de paiements, et elle est contrainte d’interrompre les millions de constructions qu’elle a vendues à des Chinois sidérés. Leurs économies sont désormais absorbées par un immense trou noir dont personne ne connaît la profondeur.
Christine Lagarde, patronne de la BCE, a repris ses vieilles habitudes d’incompétentes dont elle avait donné un aperçu en 2008 en minimisant systématiquement la crise qui éclatait. Elle a donc parlé, s’agissant d’Evergrande, d’un risque limité.
Les initiés auront compris que les propos lénifiants de Christine Lagarde constituent un signal faible d’alerte maximale qu’il faut prendre très au sérieux. D’autant plus au sérieux qu’Evergrande n’en finit pas de ne pas pouvoir honorer ses traites, et se trouve dans l’obligation de vendre à l’encan ses activités pour sauver les meubles.
Parallèlement, la crise immobilière se généralise en Chine. Le principal concurrent d’Evergrande, Fantasia, a lui-même entamé un cycle de défaut.
Autrement dit, tout le marché immobilier chinois est en train de se retourner, sans que le gouvernement ne réagisse clairement. On peut penser que Xi Jinping a décidé de sortir de cette forme étrange de communisme qu’est le capitalisme de connivence chinois, où l’Etat concentre des moyens pour enrichir quelques investisseurs imprudents.
Il est encore trop tôt pour comprendre le jeu communiste (notamment son intention de provoquer une crise pour renverser la table de l’ordre mondial), mais une chose est sûre : la crise immobilière et logistico-énergétique qui couve en Chine aura des répercussions très peu limitées dans le monde, contrairement à ce que Christine Lagarde affirme.
Les épargnants savent ce que cela signifie : des désastres et de l’érosion patrimoniale en vue.
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